Le dimanche 2 octobre 2022 à 17h, Clare Hammond donnera un concert au pianoforte, avec des œuvres de Montgeroult, Chopin, Mendelssohn, Schubert et Clara Schumann. En partenariat entre l’association des Amis d’Hélène de Montgeroult et le Festival baroque de Pontoise.
Accès : château de Montgeroult, 9 rue du Fruchot, 95650 Montgeroult.
Train : gare de Montgeroult, sur la ligne Paris Saint-Lazare – Gisors. Durée du trajet : 56′
Voiture : autoroute A 15, sortie 13. Durée du trajet : environ 40 minutes.
Le dimanche 18 septembre 2022, l’ensemble Le Concert Brisé donnera trois concerts à l’église de Boissy-l’Aillerie à 15h, 16h et 17h. Le public y entendra de la musique du XVIe siècle et les instrumentistes leur feront découvrir l’art de la diminution.
Accès : église de Boissy-l’Aillerie, 1-7, rue Ferdinand Jacob 95650 Boissy-L’Aillerie
Train : gare de Boissy-L’Aillerie, sur la ligne Paris Saint-Lazare – Gisors. Durée du trajet : 54′
Voiture : autoroute A 15, sortie 13. Durée du trajet : environ 40 minutes.
Boissy l’Aillerie, église
18.09.2022
Le chant des oiseaux ou l’esprit de la diminution
Les ornements et les accents se font en brisant et rompant les notes, en ajoutant une quantité de notes qui ont nature d’être plus rapidement exécutées. Ils donnent tant de plaisir et de délectation, qu’on dirait entendre un grand nombre d’oiseaux dressés, qui, de leur chant, nous ravissent le cœur et nous laissent tout émus.
Zacconi, Prattica di Musica, 1596.
Concert I
Anon. Pavane El bisson e sua gagliarda
Jacques Arcadelt : Il bianco e dolce Cigno
Andrea. Gabrieli Egredimini et videte passeggiata (claviers)
Andrea Gabrieli Maria Stabat ad monumentum
Pierre Attaignant basse danse La Brosse
Concert II
Anon. La paduana del Ree sua gagliarda
Philippe Verdelot Italia mia
Suite de danses (Intabulatura nova, Venice, 1551),
Pass’e mezzo nuovo primo/Gamba gagliarda/Le force d’hercule
Fusi pavana a piana/Saltarello del Re
Josquin des Prez Mille regrets
Anon Il Ballo del gran duca
Concert III
Pierre Attaignant basse danse La Brosse ou Pavane Gaillarde (Dutertre, 1557)
Cipriano de Rore Anchor che col partire
Antonio Cabezon différencias sobre la gallarda milanesa
Nicolas Gombert: Dezilde al caballero
Anon. Aria e saltarello sopra La Monica ou Une jeune fillette
« Et parce que cet instrument [le cornet] doit sonner la Musique presque toute en diminution, il est nécessaire que celuy qui veut apprendre à en ioiier, sçache composer, & qu’il soit bon Musicien, afin qu’il fasse, les fredóns & les diminutions bien à propos ». Marin Mersenne, Harmonie Universelle, Paris, 1636, Livre cinquiesme des instruments, p. 275.
[Indications sous réserve de changements mineurs]
La majeure partie des diminutions est écrite selon les préceptes du grand joueur d’instrument Silvestro Ganassi (1492/après 1565) selon les recommandations données dans son ouvrage didactique La Fontegara (Venise, 1535). Dans ce cadre, nous avons laissé néanmoins une grande place à l’improvisation de diminutions plus personnelles.
La diminution, le fait de fractionner la durée d’une note, en jouant plus de notes que le support musical n’en comporte, est une pratique partagée par toutes les musiques savantes, populaires, écrites ou orales. Cette pratique est abondamment décrite de la Renaissance à la fin de l’ère baroque dans tous les pays d’Europe. La partition imprimée, dès 1500, n’était que le squelette de l’œuvre musicale : squelette exprimant la perfection du monde des nombres, par le jeu des proportions et des règles du contrepoint. Ce squelette était nécessairement habillé de diminutions et d’ornements destinés à « embellir le corps musical ». Cette pratique « ordinaire », normale et normative a eu, virtuosité oblige, son côté «extraordinaire». La diminution, absente de la partition, est encore plus : elle est un élément essentiel de l’œuvre musicale même. Marin Mersenne, comme Zacconi, compare la diminution (bien conçue et bien exécutée) au chant des oiseaux :
Mais de toutes les Nations qui apprennent à chanter, et qui font les passages de la gorge, les Italiens mesme qui font une particuliere profession de la Musique, et des recits, avoüent que les François font le mieux les passages, dont il n’est pas possible d’expliquer la beauté et la douceur, si l’oreille ne les oit, car le gazoüil ou le murmure des eaux, et le chant des rossignols n’est pas si agreable; et ie ne trouve rien dans la nature, dont le rapport nous puisse faire comprendre ces passages, qui font plus ravissans que les fredons, car ils sont la quinte-essence de la Musique. Marin Mersenne Harmonie universelle, Livre second des chants, p. 40.
La puissance de l’expression musicale liée à la diminution est, selon Marin Mersenne, une constatation de la raison :
Or si l’on doit iuger de la methode de chanter par la raison, il faut confesser que celle qui a plus de puissance sur les auditeurs est la meilleure, car cette delicatesse de passages que les meilleurs Maistres enseignent n’ont point d’autre plus grand effet qu’un certain chatoüillement d’oreille, qui semble passer iusques à l’esprit et au coeur, particulierement quand ils sont soustenus, et qu’ils durent long-temps. Marin Mersenne, Harmonie Universelle, Livre premier des Chants, p. 42.
La diminution, d’essence vocale, n’est l’apanage exclusif de la voix, ni d’aucun instrument. Marin Mersenne attend aussi des cornettistes qu’ils maitrisent cet art et ce, dans l’exécution de la musique, de manière quasi continue :
« Et parce que cet instrument [le cornet] doit sonner la Musique presque toute en diminution, il est nécessaire que celuy qui veut apprendre à en ioiier, sçache composer, & qu’il soit bon Musicien, afin qu’il fasse, les fredóns & les diminutions bien à propos». Marin Mersenne, Harmonie Universelle, Paris, 1636, Livre cinquiesme des instruments, p. 275.
Nouveaux CD – Laurent Martin vient de publier « Les compositrices au piano » avec six études de Montgeroult (+ des œuvres de Cécile Chaminade, Mel Bonis, Armande de Polignac, et Germaine Tailleferre) – Clare Hammond a enregistré 31 études de Montgeroult qui vont sortir en octobre prochain chez bis records. Vous pouvez écouter de nombreux exemples dans les émissions ci-dessous. – Marcia Hadjimarkos prépare un CD sur pianoforte consacré à Montgeroult en compagnie de la mezzo-soprano Beth Taylor et du violoniste Nicolas Mazzoleni. C’est le premier CD réalisé sur un instrument d’époque, un pianoforte français de Neuhaus datant de 1917, restauré par monsieur Vion.
Émissions de radio (5 heures consacrées à Montgeroult sur BBC 3) Je rappelle les 5 émissions d’une heure, en langue anglaise, sur BBC 3, présentées par Donald Macleod, avec diffusion de beaucoup de morceaux d’Hélène de Montgeroult :
BBC radio 3, 11 juillet 2022 Donald Macleod présente Hélène de Montgeroult et diffuse les études, en 5 émissions de 59 minutes : études n°66, 101 (Laurent Martin), 2ème sonate (Nicolas Horvath), Sonate n° 7, 1er mouvement par Hilewaki Takenuci, sonate n°6 avec violon 2ème mouvement (Ian Buckle et Sophie Rosa), étude n°38 par Clare Hammond, avec un interview de celle-ci. 12 juillet 2022 Présentation de Donald Macleod et diffusion des études n° 65, 17, 55, 19 (Edna Stern), de la sixième sonate (1er mouvement) par Ian Buckle et Sophie Rosa, de la neuvième sonate (les 3 mouvements, par Nicolas Horvath), de l’étude n°107 (Clare Hammond !) et de la troisième sonate (Hilewaki Takenuci). 13 juillet 2022 Présentation de Donald Macleod et diffusion de l’études n° 114 (par Bruno Robilliard), de la quatrième sonate (par Nicolas Horvath), du Thème varié dans le genre moderne (par Edna Stern), de la septième sonate, mouvements 2,3 et 4 (par Hilewaki Takenuci), des étude n°82, 104 et 74 (par Clare Hammond). 14 juillet 2022 Présentation de Donald Macleod et diffusion des études 26 (Ian Buckle) et 73 (Luca Chiantore), des fugues n°1 (Edna Stern) et n°3 (Bruno Robilliard), des études n°110 et 112 (2ème mouvement) par Nicolas Stavy, de la sixième sonate en la (mineur) par Nicolas Horvath (piano seul, 3 mouvements), et de l’étude n°106 (par Clare Hammond). 15 juillet Présentation de Donald Macleod et diffusion de l’étude n°62 (Clare Hammond), de la fantaisie en sol mineur (Bruno Robilliard), de la cinquième sonate (Nicolas Horvath), exemples joués par Clare Hammond (études 21, 110) des études n°112 (1er mouvement par Nicolas Stavy) et 111 (par Clare Hammond). Vous pouvez les écouter grâce aux liens suivants : Épisode 1: Noble Beginnings Épisode 2: The Revolution Rumbles Épisode 3: Get out of Jail Card Épisode 4: Behind Closed Doors Épisode 5: Unsilenced
Concerts 2022Avec 38 concerts, le nombre des concerts enAllemagne, Angleterre, Israël, France, États-Unis, Pays-Bas Espagne et Brésil s’est étoffé. Je ne reviens pas sur le détail de ces concerts que j’ai donnés dans le Journal Montgeroult n°12. Deux grands pianistes qui avaient commencé l’année dernière à jouer Montgeroult en Espagne y reviennent de plus belle. Et de quelle manière ! Il s’agit de Jose Colon et de Luca Chiantore.
Je vous enjoins vivement d’aller écouter le concert de
Vidéos disponibles
On assiste à une véritable explosion de mises en ligne de concerts consacrés à Montgeroult, en particulier sur YouTube ! Je vous recommande particulièrement les concerts donnés par les artistes suivants :
Luca Chiantore (Milan, 1966)
Luca Chiantore a étudié le piano et la composition avec Emilia Crippa Stradella, Alexander Lonquich, Edoardo Strabbioli et Franco Scala, entre autres, tout en s’intéressant aux claviers historiques. Il est titulaire d’un doctorat en musicologie de l’Université autonome de Barcelone et son activité de chercheur, interprète et enseignant l’a conduit dans les principaux pays d’Europe, d’Afrique, d’Amérique et d’Asie. Il a publié, entre autres textes, History of piano technique (2001) ; Beethoven au piano (2010) ; Writing about music (2016), cette dernière avec Áurea Domínguez et Sílvia Martínez ; Tone Moves (2019), édition anglaise mise à jour et augmentée de sa première monographie ; OuiMots maudits (2021). Depuis 2003, il dirige Musikeon, une société de services musicologiques et de formation musicale spécialisée, et est co-fondateur de l’Ensemble Tropos avec son collègue pianiste, compositeur et producteur. En Espagne et en Amérique latine, Luca Chiantore est surtout connu pour son Histoire de la technique du piano : étude des grands compositeurs et de l’art de l’interprétation à la recherche de l’Ur-Technik(2001).
En parallèle, il exerce une intense activité didactique partagée entre l’Escola superior de música de Catalunya (ESMUC, Barcelone) et les cours d’interprétation pianistique de Musikeon à Valence, où ont été formés quelques-uns des plus brillants musiciens de cette dernière génération. https://www.youtube.com/watch?v=rmwfoupho2U&ab_channel=IstitutoSuperiorediStudiMusicaliL.Boccherini Luca Chiantore présente et joue des œuvres de Montgeroult et Beethoven : Études n° 37 (à 15’45’’), n°41 (à 16’45’’), n°45 (à 20’39’’), n°35 (à 28’13’’), n°112 (Largo et Moto agitato, à 29’08’’), n°62 (43’18’’), n°73 (46’40’), n°111 (49’46’’)+ Beethoven sonate op.27 n°2.
Josep Colom
Colom a participé à de nombreux concours espagnols et internationaux, tels le concours de Santander, en 1978 ; le concours International de piano Jaén, le concours international de piano d’Épinal, dans lesquels il obtint les premiers prix. Il a joué au théâtre des Champs-Élysées, au festival de la Roque-d’Anthéron. Il a joué avec presque tous les orchestres d’Espagne et avec beaucoup d’orchestres européens.
Il a donné un récital pour inaugurer le XXème concours de piano de Santander, qu’on peut voir grâce au lien : https://youtu.be/PbzzHBCHbS0. Attention: la vidéo ne commence qu’à 23’. Il joue de nombreuses études de Montgeroult : Études n° 37 (28’55’’), Étude n°35 (29’47’’, toutes avec des transition improvisées), Étude n°42 (31’12’’), Étude n°45 (33’43’’), Étude n° 39 (35’12’’), Étude n° 79 (37’38’’), Étude n°65 (40’40’’), Étude n° 47 (42’17’’), Étude n° 98 (43’48’’), Étude n°75 (46’46’’), Étude n° 62 (49’12’’), Étude n°111 (52’28’’) + Franck Prélude, Choral et Fugue + Chopin 12 Études op.25.
Clare Hammond YouTube
Concert live du 18 mai 2021, Étude n° 37, Étude n°28 (51’), Étude n°55 (4’05’’), Étude n°74 (5’39’’), Étude n°36 (9’37’’), Étude n°38 (12’04’’), Étude n° 111 (16’34’’). https://www.youtube.com/watch?v=-kGKGxB1yJc&ab_channel=ClareHammond Interview de la pianiste, avec les Étude n°107, n°62 (1’04’’)
Mon nouveau livre « Hélène de Montgeroult, le génie ressuscité » est en cours d’édition chez Symétrie. Je viens de signer le contrat. Il sera épais (autour de 500 pages) et assez fouillé sur la plan historique (cette période, tellement complexe, m’a demandé des années de recherche) et musical (beaucoup d’analyses et d’exemples). Je suis en train également de terminer l’intégrale des partitions des sonates pour piano et celle des trois fantaisies, aux éditions Modulation.