Gabriel Berrebi est né en 2004 à Genève. Il commence le piano à l’âge de huit ans. Deux ans plus tard, il entre au Conservatoire de Musique de Genève dans la classe de Philippe Chanon. Il sera intégré lors de ses études au conservatoire à la filière intensive Musimax, puis à la filière Préprofessionelle. Il étudie aussi parallèlement l’orgue dans la classe de Diego Innocenzi. 2 Il est étudiant à la Haute École de Musique de Genève dans la classe de Ricardo Castro durant l’année académique 2022-2023. En 2023, il est admis au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, où il poursuit ses études dans la classe d’Emmanuel Strosser et Cécile Hugonnard-Roche. Durant son parcours, il été marqué par des rencontres avec plusieurs artistes de renom tels que Paul Badura-Skoda, Maria-João Pires, Elizabeth Leonskaïa, François Dumont, Pietro De Maria, … Il a eu l’occasion de se produire en soliste en compagnie de grands chefs d’orchestre tels que Gábor Takács-Nagy ou encore Roberto Benzi. Il se produit régulièrement en récital ou en formation de chambre. Le Temps lui reconnaît en 2021 « une belle clarté de touche, une musicalité souple et une maturité de jeu remarquable ». Il a l’occasion de jouer dans divers festivals (Festival de Puplinge, Festiv’Baroqueries,…). Son répertoire s’étend de Bach à de nos jours, avec un attrait particulier pour la musique de Schubert. Il est Lauréat de plusieurs concours nationaux tels que le Concours Suisse de Musique pour la jeunesse ainsi que le concours Steinway. Il remporte en 2023 un premier prix au concours international Hélène de Montgeroult à Romont
Les Amis d’Hélène de Montgeroult sont soutenus par le Parc Naturel du Vexin-Français et les communes de Montgeroult et Boissy L’Aillerie. Ils sont partenaires de certains événements organisés en commun avec Le Festival Baroque de Pontoise.
PROGRAMME
H. de Montgeroult
Etude no 26
Etude no 111
W. A. Mozart Sonate K. 476 en Ré Majeur Allegro, adagio, Allegretto
Brice Sailly, clavecin Marion Martineau & Atsushi Sakai, violes de gambe
Couperin de Sainte-Colombe et contemporains
Entre la mort de Louis XIII et l’installation de Louis XIV à Versailles, la cour est parisienne. Alors que la Fronde agite les rues avoisinantes, les couloirs du Louvre résonnent d’une musique nouvelle. Mazarin convoque de nombreux musiciens italiens et le jeune Louis XIV ouvre son oreille et son cœur à une musique en pleine mutation. En marge des fastueux ballets de cour, les musiciens au service de la famille royale explorent les capacités expressives des instruments qui deviendront emblématiques du long règne de Louis XIV : le clavecin et la viole de gambe.
Œuvres de Mr Couperin, Jacques Champion de Chambonnières, Mr de Sainte-Colombe et leurs contemporains.
Brice Sailly est claveciniste. Son dernier disque, enregistré au Château de Montgeroult, a remporté le prestigieux Diapason d’Or de l’Année. Il prépare actuellement un enregistrement sur le dernier clavecin à naître dans l’atelier d’Emile Jobin, d’après l’instrument de Jean Denis daté de 1648. Il s’agit du plus ancien instrument français qui nous soit parvenu.
Marion Martineau et Atsushi Sakaï jouent tous deux de la viole de gambe et du violoncelle. Musiciens très demandés, ils jouent dans les plus belles salles du monde auprès les ensembles phares de la scène de la musique ancienne. Ils vivent à Vétheuil.
Voyage musical à 4 mains et 4 voix. Prenez le train avec Erik Satie et Alphonse Allais. Piano : Bénédicte Harlé et Philippa Neuteboom. Complices : Thierry Vorgers (récitant) et Fabrice Berjot (chef de train). Sonorisation : Jacques Sallès.
Entrée libre.
Accueil par « La Flanfare » à 16h15
Début de la représentation à 17h.
Commencez par une rando à thème ! Possibilité d’associer à la randonnée découverte: Montgeroult en 1899 : la vie rurale à la Belle Epoque, de 14 h à 16 h 30, 3 km, Facile. 7 € (-de 12 ans gratuit). Renseignements et réservation obligatoire pour la rando : M. Saintoul, 06 84 90 04 97, saintoulmichel@gmail.com
Accès :
Château de Montgeroult, 9 rue du Fruchot, 95650 Montgeroult.
Train : gare de Montgeroult, sur la ligne Paris Saint-Lazare – Gisors. Durée du trajet : 56′
Voiture : autoroute A 15, sortie 13. Durée du trajet : environ 40 minutes.
Satie et Allais, tous deux natifs d’Honfleur à quelques années d’intervalles, se connaissaient et s’appréciaient. Allais, qui a fait entrer Satie au Chat Noir, le surnommait Esoterik Satie. On a dit de Satie qu’il était l’Alphonse Allais de la musique.
La ligne de chemin de fer allant de Paris à Honfleur est finalisée en 1880 avec la construction d’une ligne directe allant d’Evreux à Pont-L’évêque, puis Honfleur. Elle a donc été empruntée nécessairement par les deux amis, ensemble ou séparément.
Erik Satie, musicien inclassable, maître de l’humour musical, «venu au monde très jeune dans un temps très vieux », est avant tout bien de son époque, troisième république naissante faisant souffler un vent de liberté, pas apprécié de tous, dans le fracas de la révolution industrielle.
Alphonse Allais, lui aussi résolument moderniste, a raillé la Compagnie des Chemins de Fer de l’Ouest, propriétaire des lignes normandes, (et ses actionnaires) à de nombreuses reprises, toujours avec un plaisir gourmand. Ce sont certains de ces textes qui forment l’armature de la partie parlée du spectacle, en contrepoint avec la musique de son concitoyen et alter ego en espièglerie, chacun avec ses moyens d’expression propres. Partons avec eux, paroles et musiques, pour un voyage en train de la Gare Saint-Lazare à Honfleur en passant par Mantes-la-Jolie, Evreux, Le Neubourg, Pont-Audemer, terminus Honfleur (Le trajet le plus rapide à partir de 1880 !)
En partenariat avec le festival baroque de Pontoise, le 1 octobre à 17h dans le salon du château de Montgeroult.
Accès : château de Montgeroult, 9 rue du Fruchot, 95650 Montgeroult.
Train : gare de Montgeroult, sur la ligne Paris Saint-Lazare – Gisors. Durée du trajet : 56′
Voiture : autoroute A 15, sortie 13. Durée du trajet : environ 40 minutes. 9, rue Fruchot 95650 Montgeroult.
Réservationconseillée auprès du festival : https://www.festivalbaroque-pontoise.fr
Programme :
Tommaso Giordani (1733-1806) Sonate opus 30 No1 for the Pino-Forte or Harpsichord with Obligato Accompaniments for the Flute or Violin, and Viola de Gamba or Tenor Viola Allegro
Johann Georg Lang (1724-1798) Sonata a Gambetta solo con basso Andante – Allegro assai – Variationi :Tempo di Minuetto
Joseph Haydn Trio Hob XI:68 en la majeur Adagio – Allegro di molto – Menuet
Pietro Pompeo Sales (1729-1797) Sonate für gambetta & obligates Cembalo Cantabile con moto
Johann Christian Bach (1735-1782) Keyboard Duet opus 18 No 5 Allegretto – Tempo di Minuetto
Tommaso Giordani (1733-1806) Sonate opus 30 No3 for the Piano-Forte or Harpsichord with Obligato Accompaniments for the Flute or Violin, and Viola de Gamba or Tenor Viola Allegro moderato – Larghetto sostenuto – Allegretto
Un Italien à Londres Tommaso Giordani fut un compositeur prolifique dans tous les genres. Natif de Naples, il se produisit dans de nombreuses cours d’Europe avant de s’installer dans les îles britaniques, à Londres dès 1752, puis à Dublin où il s’établira jusqu’à la fin de sa vie en 1806.
Parmi ses oeuvres, les sonates opus 30, publiées en 1782, sont indiquées « for the Piano-Forte or Harpsichord with Obligato Accompaniments for the Flute or Violin, and Viola de Gamba or Tenor Viola» et peuvent donc être jouées avec une Gambetta all’inglese, instrument magnifique et encore trop rarement joué.
« Quand une des cordes est touchée avec l’archet ou pincée, la corde de laiton ou d’acier qui est en dessous résonne per consensum, vibre et tremble, de sorte que le charme de l’harmonie en est pour ainsi dire augmenté et développé. » Michael Praetorius, Syntagma Musicum II, De organographia, 1619
Construite à Andenne en 2019 par François Bodart, après de nombreuses années d’expérimentation sur les violes à cordes sympathiques (baryton à cordes, lyra viol), la viole jouée par Étienne Mangot pour ce programme appartient à la famille des instruments « d’amour », utilisés depuis le XVIIe siècle par les compositeurs européens, de la musique religieuse jusqu’à la musique de salon de la fin du XVIIIe siècle. Doté de 15 cordes, cet instrument présente deux jeux : un jeu de viole (six cordes en boyau frottées par l’archet) et un jeu de harpe (9 cordes en acier et en laiton pincées par le pouce de la main gauche). D’une taille intermédiaire entre le « ténor » et la « basse », il est accordé « en sol ». Les cordes de métal résonnent par sympathie aux harmonies produites par la mise en vibration du jeu de viole par l’archet, et peuvent être pincées, ce qui augmente les possibilités polyphoniques de l’instrument.
Ces couleurs et différents timbres s’offrent à nous pour une exploration de cette musique de Giordani qui mérite elle aussi d’être redécouverte. Son expressivité et sa modernité annoncent parfois la première génération romantique. Giordani fut d’ailleurs le professeur du pianiste John Field.
Les archives des princes évêques d’Augsburg recèlent des compositions pour la Gambetta qui en exploitent tous les registres expressifs. Johann Georg Lang a produit quelques-unes de ces œuvres. Né en Bohême, étudiant à Naples il s’établit plus tard à Augsburg. Il a probablement destiné ses sonates aux violistes de la chapelle, réputés pour leur virtuosité. Parmi ceux-ci, Pietro Pompeo Sales compositeur originaire de Brescia, Le dernier prince, Clemens Wenzeslaus von Sachsen, lui-même violiste, lui a donné toute liberté de produire ses œuvres en Europe, jusqu’à Londres où il a donné des concerts en 1776.
Ce programme sera aussi l’occasion d’associer à notre compositeur napolitain deux compositeurs d’origine germanique qui influencèrent grandement le paysage musical londonien de la seconde moitié du XVIIIe siècle : Johann Chistian Bach et Joseph Haydn
Johann Christian Bach, appelé le Bach de Londres, fut actif outre-Atlantique près de vingt années suite à l’invitation de L’épouse du roi d’Angleterre Georges III, Sophie Charlotte de Mecklenburg-Strelitz, qui l’engagea en 1762 comme maître de musique et comme compositeur d’opéras au King’s Theatre. Il contribua grandement au développement du piano forte qu’il adopta très tôt, notamment ceux construits à Londres par le facteur Zumpe dès les années 1760. Il organisa d’ailleurs des concerts avec son ami Abel durant lesquels ces nouvelles sonorités et nouvelle expressivité faisaient fureur.
Haydn correspondit toute sa carrière avec les éditeurs londoniens pour diffuser son oeuvre. Deux voyages à Londres renforcèrent ces liens en 1791-92 puis 1794-1795. Il transcrira à Londres certaines pages composées auparavant pour le Prince du Palais d’Esterhàzy, qui jouait du baryton à cordes. Le compositeur et musicologue anglais Charles Burney, rapporte ainsi dans un récit de voyage, qu’il réalisa la partie de violoncelle d’un de ses trios au piano lors de sa visite à Mme Brillon de Jouy à Passy en 1770.
Au château de Montgeroult, le dimanche 8 octobre 2023 à 16h30 : concert « Le Chant intérieur ».
Bénédicte Harlé-Jobin au piano Clementi 1801 et Sandrine Buendia, soprano.
Participation libre.
Accès : château de Montgeroult, 9 rue du Fruchot, 95650 Montgeroult.
Train : gare de Montgeroult, sur la ligne Paris Saint-Lazare – Gisors. Durée du trajet : 56′
Voiture : autoroute A 15, sortie 13. Durée du trajet : environ 40 minutes. 9, rue Fruchot 95650 Montgeroult.
Programme :
6 nocturnes à voix seule accompagnées avec piano Clementi 1801, sur des paroles tirées de Métastase
16 études extraites du Cours Complet pour l’Enseignement du Forte Piano
9e sonate en fa dièse mineur, op.5 n°3.
Ce concert sera enregistré.
Le matin, balade « Agriculture et musique à Montgeroult » dans le cadre des Balades du dimanche du Parc Naturel régional du Vexin Français.
De la vallée de la Viosne au plateau, notre itinéraire nous permettra de rencontrer divers lieux d’activités anciennes et un château. Autant d’occasions pour évoquer la vie des hommes et des femmes, nobles et roturiers, qui vécurent ici dans les siècles passés.
De 9h30 à 11h30. 3,5 kilomètres, environ 50 mètres de dénivelé. 7€, gratuit pour les moins de douze ans. Renseignements et réservation obligatoire pour la balade : 06 84 90 04 97 saintoulmichel@gmail.com
Récital de piano pour grands et petits : « L’enfance, ma muse ! »
Le 7 mai 2023 à 16h30, concert au profit de l’Unicef : Bénédicte Harlé et Philippa Neuteboom joueront seules et à quatre mains sur le thème de l’enfance, Ravel, ma mère l’oie, Schumann scènes d’enfants…
Composé de pièces courtes, le programme est adapté aux familles. Ces morceaux de musique ont été inspirés par l’enfance, parmi les plus belles de ce répertoire, composées en regardant les enfants jouer, rêver, rire, dormir, dans l’insouciance qui est leur privilège et leur droit :
Robert Schumann (1810-1856) – Scènes d’enfants (Bénédicte Harlé-Jobin, Philippa Neuteboom)
Ces airs que l’on reconnait aux premières notes nous parlent non juste de l’enfance, mais de notre enfance à chacun.
Maurice Ravel (1875-1937) – Les Contes de ma mère l’Oye (4 mains)
Autres célébrissimes pages consacrées à l’enfance que ces « contes de ma mère l’Oye », inspirés, entre autres, par l’œuvre littéraire éponyme de Charles Perrault, tels que composés initialement, pour piano à quatre mains.
Hélène de Montgeroult (1764-1836) – Études 1 à 6 et 19 (Bénédicte Harlé-Jobin)
Reconnue en France comme la meilleure pianiste de son temps, Hélène de Montgeroult (1764-1836) fut nommée professeure de piano au Conservatoire en 1795. Voici des études rarement jouées car tirées des premiers chapitres de son Cours Complet pour l’Enseignement du Fortepiano et destinées aux pianistes en herbe, qui n’en sont pas moins inventives et charmantes.
Amy Beach (1867-1944) – Children’s Carnival (Le carnaval des enfants) op 25, extraits, (Philippa Neuteboom)
Musicienne américaine, Amy Cheney fait ses débuts professionnels comme pianiste en 1883. Son « carnaval d’enfants », vous emporte allègrement dans une parade tour à tour bondissante, rêveuse, dansante, toujours charmante où percent les sons et les rythmes de l’Amérique
Georges Bizet (1838-1875) – Jeux d’Enfants, extraits, (4 mains)
L’auteur de Carmen a également composé, en 1871, ces Jeux d’enfants, suite pour piano à quatre mains. Le génie mélodique de l’auteur instille à ces pièces, alternativement, la même grâce et la même fougue que dans ses célébrissimes airs d’opéras.
Bénédicte Harlé-Jobin : Pianiste, se consacre en particulier, depuis 1996, à la pratique du répertoire du lied, de la mélodie et de l’opéra, à travers son activité de chef de chant au CNSM de Paris. Elle se consacre avec une égale passion à la musique de chambre et se produit en France, en Suisse, en Allemagne et au Japon dans des formations instrumentales variées ainsi qu’en duo chant-piano. Familière du monde de la musique ancienne, elle découvre avec grand intérêt la vie et l’œuvre d’Hélène de Montgeroult, grâce aux travaux du musicologue Jérôme Dorival et propose également régulièrement des concerts et récitals consacrés à l’œuvre de cette compositrice.
Philippa Neuteboom : Pianiste anglo-néerlandaise, Philippa Neuteboom, investie dans la musique d’aujourd’hui, a participé à de nombreuses créations françaises et mondiales à la demande de compositeurs comme Noël Lee, Michel Merlet ou Jacques Boisgallaisqui lui dédie sa 2ème Sonate et dont elle créée la 4ème. Elle s’oriente également vers la mélodie française. Elle est accompagnatrice à l’Ecole Normale de Paris, professeur et responsable pédagogique de l’école de musique et de théâtre Octave et Arpège à Paris. Elle compte de nombreux duos en sonate avec piano – notamment avec flûte, violon, alto et violoncelle.
Accès : château de Montgeroult, 9 rue du Fruchot, 95650 Montgeroult.
Train : gare de Montgeroult, sur la ligne Paris Saint-Lazare – Gisors. Durée du trajet : 56′
Voiture : autoroute A 15, sortie 13. Durée du trajet : environ 40 minutes.
Le 7 mai 2023, concert au profit de L’Unicef : Bénédicte Harlé et Philippa Neuteboom joueront seules et à quatre mains sur le thème de l’enfance, Ravel, ma mère l’oie, Schumann scènes d’enfants….
Le 17 septembre, selon une tradition maintenant établie, nous renouvellerons les concerts de la journée du patrimoine avec plusieurs jeunes musiciens réunis autour d’Amadeo Castillo hautbois, viole et clavecin, dans la magnifique église de Boissy l’Aillerie.
Le 1 octobre, concert en partenariat avec le Festival Baroque de Pontoise, au programme, pièces du répertoire de la fin du XVIII par Aline Zylberach piano, Etienne Mangot violoncelle , Aurélien Delage, flûte ancienne et piano .
Le 8 octobre à 16h30, notre saison se terminera par un concert d’œuvres d’Hélène de Montgeroult interprétées par Sandrine Buendia chant et Bénédicte Harlé sur un piano historique Clementi de 1801. Ce concert fera l’objet d’un enregistrement qui sera accessible aux membres de l’association, aux visiteurs du château et probablement distribué par la suite.
Voici des extraits de la notice que Clare a tenu à rédiger elle-même : […] J’ai été stupéfaite à la découverte de ces études du Cours complet. Non seulement elles sont d’une qualité comparable à la musique de compositeurs comme Felix Mendelssohn et Robert Schumann, mais elles sont stylistiquement si avancées qu’elles remettent en question notre perception des périodes « classique » et « romantique ». Montgeroult n’avait que huit ans de moins que Mozart, mais sa musique est plus proche, par son esprit et sa substance, de celle de la génération romantique, qui fera son apparition des décennies plus tard. Son audace harmonique, la complexité de ses textures, l’importance accordée aux tonalités mineures plutôt que majeures et l’utilisation d’idiomes baroques sont des caractéristiques que nous associons explicitement au romantisme. Une telle prescience est extraordinaire et fait d’elle un véritable précurseur.
A une époque où les œuvres de Johann Sebastian Bach n’étaient guère connues et ne pouvaient être trouvées que difficilement, Montgeroult rendit hommage au Clavier bien tempéré dans certaines de ses études, annonçant ainsi les travaux ultérieurs de Mendelssohn, Brahms et Reger. Son adaptation de la forme-sonate dans l’étude n°74, avec son inversion des premiers et deuxième sujet dans la récapitulation et le choix de la tonalité est plus proche de Schubert que de ses contemporains. Montgeroult fut également l’une des premières à apprécier le potentiel artistique du genre de l’étude. Alors que ses contemporains s’intéressaient principalement à la dextérité mécanique, elle a composé des études qui font preuve d’une véritable profondeur expressive et ainsi ouvert la voie à la prolifération d’études de concert par la génération romantique.
La musique de Chopin, Mendelssohn, Schumann et même Brahms semble devoir beaucoup aux avancées de Montgeroult, et pourtant rien ne nous laisse croire qu’ils ont eu connaissance de son travail. Fanny et Félix Mendelssohn ont tous deux étudié avec une disciple de Montgeroult, la pianiste Marie Bigot, à Paris en 1816, et il semble que Friedrich Wieck ait utilisé les Cours complet dans le cadre de son enseignement. Cela laisse supposer que Clara et Robert Schumann ont pu connaitre cet ouvrage bien qu’ils n’en fassent pas mention. L’Étude n°106 de Montgeroult présente une ressemblance frappante avec les Prélude de choral op. 122 n°5 « Schmücke dich, o liebe Seele » de Brahms, composé plus de 80 ans plus tard. Plus significatif cependant est la valeur qu’elle accordait à l’imitation d’une ligne vocale au piano, une préoccupation rare à l’époque et d’une importance fondamentale pour les compositeurs des générations suivantes, notamment Chopin. Dans ce moule, son Étude n°110 est clairement un nocturne, dans son type, sinon dans son nom, et est directement contemporaine de ceux de John Field à qui l’on attribue souvent l’invention de cette forme.
Alors, comment une musique de cette qualité et offrant une telle perspective peut-elle avoir été complètement oubliée pendant si longtemps ? Le profil public de Montgeroult a toujours été très en retard sur sa réputation auprès des connaisseurs. D’abord cantonnée aux salons privés, elle n’a jamais embrassé une carrière d’interprète publique, même après la Révolution. Bien que son poste au Conservatoire lui ait offert une tribune, elle l’a quitté au bout de quelques années, semble-t-il pour des raisons de santé. Son biographe, le musicologue français Jérôme Dorival, suggère que la vraie raison était un sentiment d’incompatibilité artistique avec l’institution. Malgré le fait que sa propre méthode de piano, le Cours complet, était bien avancée, le conservatoire a choisi un collègue masculin de talent moindre, Jean-Louis Adam, fut choisi pour la rédaction du cours de piano officiel du Conservatoire.
Le Cours complet de Montgeroult, publié en 1816, en trois volumes, est une œuvre d’une grande connaissance, de profondeur et de vision artistique. Beaucoup plus coûteuse que les méthodes de piano comparables, sa musique était de plus considérée comme trop exigeante dans la France d’alors, davantage intéressée par l’Opéra-Comique. Montgeroult a commencé à composer des études à l’intention de son élève, Johann Baptist Cramer, qui avait également composé sa propre méthode de piano. Les deux ont travaillé en étroite collaboration pendant un certain temps et plusieurs études de Cramer contiennent des passages étonnamment similaires à ceux de Montgeroult. Bien que ses compositions ne fassent pas preuve de la même maitrise totale des formes musicales et de la subtilité harmonique que celle de Montgeroult, elles sont beaucoup plus populaires. Il n’existe que 24 exemplaires du Cours complet dans les bibliothèques du monde entier, mais on trouve en revanche 100 fois plus d’exemplaires conservés du Studio per il pianoforte de Cramer.
Les idées d’alors sur ce que pourrait être une femme compositrice voire son existence même ont également entravé la réception de la musique de Montgeroult. La plupart des comptes rendus de l’époque font l’éloge de son interprétation, de son talent d’improvisatrice et de son enseignement, mais négligent ses réalisations en tant que compositrice. Il semble qu’après sa mort, son fils unique, Horace His de la Salle, ne se soit pas donné la peine de conserver des archives de ses manuscrits et de ses lettres, peut-être parce qu’il n’en comprenait pas toute la portée artistique.
La plupart des compositeurs de la génération de Montgeroult ne s’attendaient pas à ce que leur musique leur survive. Aujourd’hui, nous sous-estimons la mesure dans laquelle la musique, même celle de compositeurs bien établis, est tombée dans l’obscurité après leur mort. Nous devons notre familiarité avec de nombreux noms connus aux efforts des musicologues de la fin du 19e siècle. Vivaldi, par exemple, était pratiquement inconnu jusqu’à sa redécouverte dans les années 1930. Bien entendu, pour être relancé, un compositeur doit être considéré comme digne d’attention. Peu de compositrices atteignent un tel statut, surtout si elles mènent une vie aussi privée que Montgeroult et laissé à la postérité aussi peu de traces matérielles. Ce n’est que dans les années 1990 que la valeur de Montgeroult a été véritablement appréciée par Jérôme Dorival, qui est depuis resté un défenseur dévoué et infatigable de son œuvre.
En tant qu’interprète, je suis parfaitement consciente des défis que représente la renaissance de la musique de compositeurs oubliés. En particulier, l’absence d’une tradition d’interprétation rend beaucoup plus difficile le développement d’une interprétation complète et nuancée de son œuvre. Lorsque j’entreprends par exemple une pièce de Beethoven, je me suis déjà familiarisée avec son style et j’ai entendu d’innombrables musiciens interpréter sa musique. Comme il y a encore très peu de gens qui jouent Montgeroult, nous faisons face à un manque de contexte où puiser. N’étant pas familière avec le style de Montgeroult, ce n’est qu’après une année d’étude intensive que j’ai trouvé une approche de la sonorité et de l’équilibre qui me convenait. Il m’a fallu du temps pour marier la souplesse de son toucher avec les nuances harmoniques et l’expression exacerbée que nous associons à une époque plus tardive. La subtilité de certaines des études les plus simples masque une profondeur d’expression et de perception qui ne se manifeste que plus tard. En tant qu’auditeur, il est également important de vivre avec cette musique pendant un certain temps pour en apprécier vraiment la valeur.
Découvrir la musique des études de Montgeroult alors qu’elles sont encore si peu connues, leur donner vie par le biais de mon instrument, puis les interpréter devant un public a été une expérience passionnante et souvent très émouvante. J’espère qu’elles atteindront la renommée et la popularité qu’elles méritent, et que ce disque fera découvrir à un public plus large l’étonnante musique d’Hélène de Montgeroult.
Je tiens à remercier Jérôme Dorival, dont les recherches approfondies sont à la base de ces notes sont basées, pour m’avoir fait découvrir l’œuvre de Montgeroult en 2019, et pour son généreux soutien et ses conseils prodigués par la suite. »
Les critiques parues dans les journaux : « Plongez-vous dans ce disque à tout moment et vous risquez d’être émerveillé, comme nous, par l’extraordinaire richesse et variété d’expression. […] Nul doute qu’à un moment donné, quelqu’un enregistrera bientôt la collection complète des Études de Montgeroult, mais il est peu probable qu’ils égalent, et encore moins surpassent, l’exploit de Clare Hammond sur ce nouvel album merveilleusement enregistré de BIS. (Europadisque) « La plus grande surprise vient peut-être de la musique : 29 études d’Hélène de Montgeroult […] En écoutant la simplicité subtile de cette musique (redécouverte pour la première fois dans les années 1990), j’ai moi-même presque versé une larme. » (The Times) « Il y a des disques qui vont instantanément sur la pile de ceux qu’on a envie d’écouter encore et encore, heureusement, en boucle. A première vue, il est surprenant que ce soit l’un d’entre eux. Jusqu’à ces dernières années, Hélène de Montgeroult était une compositrice qui avait passé un siècle et demi dans l’obscurité […] La vraie gloire, cependant, est la dévotion de Hammond à cette musique et son pianisme immaculé. Elle est pianiste sur mille et on peut se féliciter qu’il y ait encore 85 études de Montgeroult à enregistrer, sans compter le reste de son œuvre. » (Arts présents) « En 2019, alors que je me produisais en France, j’ai été présentée au musicologue Jérôme Dorival. Il a consacré sa vie à faire revivre la musique d’Hélène de Montgeroult et il m’a montré certaines de ses partitions. J’ai été immédiatement frappée par la grande qualité de cette musique et par la vision de cette compositrice. […] Jérôme l’a décrite comme le « chaînon manquant entre Mozart et Chopin » – je suis entièrement d’accord ! » (Crescendo Magasine)
Clare Hammond vient de m’envoyer sa dernière vidéo, que vous pouvez voir en cliquant ici. Je suis certain que vous serez séduit, car Clare est encore en progrès – s’il est possible – par rapport au CD.
– Marcia Hadjimarkos sortira vers le mois d’octobre un CD sur pianoforte consacré à Montgeroult, en compagnie de la mezzo-soprano Beth Taylor et du violoniste Nicolas Mazzoleni. C’est le premier CD réalisé sur un instrument d’époque, un pianoforte français de Neuhaus datant de 1817, merveilleusement restauré par monsieur Vion. Cet instrument possède des couleurs très belles et profondes, et les musiciens font des merveilles (Études, Nocturnes, Sonate avec accompagnement de violon)
Concerts 2022-23
Le nombre des concerts public dans lesquels on joue de la musique de Montgeroult explose cette année, et j’en ai déjà recensé 52 en 2022, enAllemagne, Angleterre, Espagne, Italie, Israël, France, États-Unis, Pays-Bas, Norvège et Brésil ! Prochain concert en France : Edna Stern, le 25 mars au théâtre d’Arras.
La saison de concerts à Montgeroult se terminera par un concert d’œuvres d’Hélène de Montgeroult interprétées par Sandrine Buendia chant et Bénédicte Harlé sur un piano historique Clementi de 1801. Ce concert fera l’objet d’un enregistrement qui sera accessible aux membres de l’association, aux visiteurs du château et probablement distribué par la suite.
Vidéos disponibles
Les documentaires sur Montgeroult commencent à être nombreux (les plus importants sont ceux que j’ai marqués d’un *) :
Je viens de faire le tour du Net au sujet de Montgeroult. Aujourd’hui (06/03/23) on trouve 270 vidéos la concernant, dont plus de cent sont des enregistrements d’une ou de plusieurs de ses œuvres. Les commentaires valent le détour : « Incroyable comme on retrouve l’esprit de Schumann, bien avant lui, dans cette compositrice. Elle fait chanter merveilleusement le piano », ou encore, celui d’une ancienne chanteuse professionnelle : « J’adore la musique de Montgeroult. On ne s’ennuie jamais, c’est si beau, si chantant, si riche de thèmes, d’harmonies ; chaque étude si différente… Sa musique a quelque chose de si personnel que je peux reconnaitre que j’écoute du Montgeroult comme je peux reconnaitre Mozart ou Fauré ! J’ai écouté tout ce qui existe comme enregistrement des Études… Sur YouTube récemment quelques pianistes intéressants commencent à les jouer mais on reconnaît qu’il n’y a pas de tradition, car parfois les tempi sont très différents… »
Une autre pianiste vient de déposer sur le Net six vidéos où elle joue du Montgeroult : il s’agit de l’ukrainienne Anna Shelest. Elle est dotée d’une virtuosité époustouflante.
Livre et partitions
Mon nouveau livre sur Hélène de Montgeroult est en cours de correction chez Symétrie. Il sera assez gros (plus de 500 pages !) et assez fouillé sur la plan historique (cette période, tellement complexe, m’a demandé des années de recherche) et musical (beaucoup d’analyses et d’exemples). Je suis également en train de finaliser l’intégrale des partitions des sonates pour piano et celle des trois fantaisies, aux éditions Modulation.
– 17 novembre 2022 Jean-Philippe Guye, mon collègue et ami du conservatoire de Lyon, consacre une émission à Hélène de Montgeroult
– En mars, sur Radio Clásica (Espagne) : un cycle de 8 émissions consacrées aux compositrices françaises qui ont marqué ces trois dernièrs siècles… Elaborando mi « Temas de música » para Radio Clásica RNE sobre compositoras francesas de los siglos XVIII, XIX y XX (Radiotelevisión Española)
– Rachel Stott (Londres) « je suis compositrice et altiste/viola d’amore et j’organise également un festival de musique ancienne à Londres », dans lequel est programmé un concert de Mozart, Beethoven, Montgeroult et peut-être aussi Haydn, par le baryton Jonathan Brown et le fortepianiste Steven Devine. Elle me confie le 17/02/23 « Le concert de ce soir était magnifique et les Nocturnes ont été très appréciés »